Hydroton - a Model of Cold Fusion: Original Soundtrack & HLER Tape: IndieRockMag Review
Date
Le streaming du jour #1954 : Lackluster - ’Hydroton - a Model of Cold Fusion : Original Soundtrack’ + Heikki Lindgren & Esa Ruoho - ’HLER’
Après avoir gravité autour du label Merck au grand heures de cet équivalent floridien de Warp démantelé en 2007, le Finlandais Lackluster comme nombre d’artisans surdoués d’une frange de la musique électronique malheureusement de plus en plus reléguée dans les marges - par les médias musicaux autant que par les amateurs de sonorités synthétiques plus intéressés aujourd’hui par ses incarnations pop et dansantes - est repassé sous le radar via de petites structures pour en revenir aujourd’hui à l’autoproduction. Ayant parallèlement délaissé l’IDM au profit d’expérimentations plus atmosphériques, on retrouve aujourd’hui Esa Ruoho avec deux belles sorties ambient, l’une en solo et l’autre en collaboration.
Nappes irisées (Circling), blips stellaires (Wet Echoes Part XIV) et cascades de pianotages en écho (Fragrance), même sans les beats caoutchouteux d’un LAX EP, la BO Hydroton ressemble davantage à ce à quoi le natif d’Helsinki nous avait habitués sous son alias électronica, justement utilisé ici. Seconde collaboration avec la documentariste Ruby Carat du collectif Cold Fusion Now ! rassemblant des chercheurs du monde entier, spécialistes de la fusion nucléaire froide, Hydroton met en musique un documentaire sur la théorie de fusion à froid du même nom. Dans cette nouvelle vidéo, le Dr. Edmund Storms explique son modèle basé sur la formation de noyaux d’hydrogène plus rapprochés que la normale dans les nano-espaces (lacunes) des matériaux, qui peuvent s’engager dans une fusion lente avec les électrons et donner de l’énergie sous forme de photons. C’est les vacances, on va pas vous barber avec de la physique mais musicalement Lackluster y orchestre un ballet de matière au microscope électronique (Unveiling), une ambient organique mais suffisamment abstraite dans ses boucles de textures pulsées pour évoquer un flot de particules plutôt qu’un souffle de vie cellulaire (Walls Low Ebb:
)
Quant à HLER, cassette produite à quatre mains avec un certain Heikki Lindgren lors de deux sessions live en Finlande, elle verse carrément dans un dark ambient froid et technologique fait de signaux radio d’outre-espace balayés par des vents cosmiques, de tension oscillatoire et grouillante et d’anxiété cybernétique sur sa première face HLER001. Puis, après quelques pulsations saturées dans un silence pesant bientôt rempli par les crépitements glaçants d’un drone lovecraftien, HLER002 reprend le flambeau de cette lente révolte cybernétique dans le froid de l’espace, dans un foisonnement d’interférences lancinantes, de souffles saturés et autres bips de machines déréglées, faisant de cette bande-son imaginaire un petit chef-d’œuvre dystopique d’errance galactique où le huitième passager ne serait autre qu’HAL 9000, son œil rougeoyant à l’idée d’une décompression meurtrière dans le vide du cosmos :
Après avoir gravité autour du label Merck au grand heures de cet équivalent floridien de Warp démantelé en 2007, le Finlandais Lackluster comme nombre d’artisans surdoués d’une frange de la musique électronique malheureusement de plus en plus reléguée dans les marges - par les médias musicaux autant que par les amateurs de sonorités synthétiques plus intéressés aujourd’hui par ses incarnations pop et dansantes - est repassé sous le radar via de petites structures pour en revenir aujourd’hui à l’autoproduction. Ayant parallèlement délaissé l’IDM au profit d’expérimentations plus atmosphériques, on retrouve aujourd’hui Esa Ruoho avec deux belles sorties ambient, l’une en solo et l’autre en collaboration.
Nappes irisées (Circling), blips stellaires (Wet Echoes Part XIV) et cascades de pianotages en écho (Fragrance), même sans les beats caoutchouteux d’un LAX EP, la BO Hydroton ressemble davantage à ce à quoi le natif d’Helsinki nous avait habitués sous son alias électronica, justement utilisé ici. Seconde collaboration avec la documentariste Ruby Carat du collectif Cold Fusion Now ! rassemblant des chercheurs du monde entier, spécialistes de la fusion nucléaire froide, Hydroton met en musique un documentaire sur la théorie de fusion à froid du même nom. Dans cette nouvelle vidéo, le Dr. Edmund Storms explique son modèle basé sur la formation de noyaux d’hydrogène plus rapprochés que la normale dans les nano-espaces (lacunes) des matériaux, qui peuvent s’engager dans une fusion lente avec les électrons et donner de l’énergie sous forme de photons. C’est les vacances, on va pas vous barber avec de la physique mais musicalement Lackluster y orchestre un ballet de matière au microscope électronique (Unveiling), une ambient organique mais suffisamment abstraite dans ses boucles de textures pulsées pour évoquer un flot de particules plutôt qu’un souffle de vie cellulaire (Walls Low Ebb:
)
Quant à HLER, cassette produite à quatre mains avec un certain Heikki Lindgren lors de deux sessions live en Finlande, elle verse carrément dans un dark ambient froid et technologique fait de signaux radio d’outre-espace balayés par des vents cosmiques, de tension oscillatoire et grouillante et d’anxiété cybernétique sur sa première face HLER001. Puis, après quelques pulsations saturées dans un silence pesant bientôt rempli par les crépitements glaçants d’un drone lovecraftien, HLER002 reprend le flambeau de cette lente révolte cybernétique dans le froid de l’espace, dans un foisonnement d’interférences lancinantes, de souffles saturés et autres bips de machines déréglées, faisant de cette bande-son imaginaire un petit chef-d’œuvre dystopique d’errance galactique où le huitième passager ne serait autre qu’HAL 9000, son œil rougeoyant à l’idée d’une décompression meurtrière dans le vide du cosmos :